De Goris à Tatev
C'est à Goris qu'on choisit de continuer vers l'est pour atteindre le Haut-Karabagh à 30 km (prononcez Rhalabarrhh), ou d'aller plein sud vers l'Iran.
Avant le départ, nous avions décidé d'éviter le Karabagh à cause de la présence de nos enfants.
Petite halte à Goris, ville tranquille au creux d'une large vallée verte, avec certes ces fameuses barres d'immeubles roses communes à toutes les villes, mais aussi de très jolies maisons bien entretenues. Les rues sont souvent bordées d'arbres fleuris qui procurent de l'ombre. Ici, pas d'usine hideuse ou de mine à ciel ouvert.
Belle maison typique de Goris
Piscine publique improvisée sur la place de Goris
Au-dessus de la ville, on aperçoit les cheminées de fées qui abritaient
des habitations troglodytiques utilisées vers le Vè s. av. J.C.
On appelle ce lieu "mini-Cappadoce".
A signaler à Goris, le bel hôtel Mirhav sur une des rues principales (mais calme).
Nous avons été charmés par le hall d'accueil et le jardin derrière l'hôtel,
mais hélas pour nous, l'établissement était complet.
Nous décidons d'aller d'abord à Tatev, où tous les guides nous promettent le plus beau des monastères dans un cite magnifique.
Nous ne trouvons pas les indications pour Tatev malgré les explications du guide Hachette Evasion et nous tâtonnons un peu. Dès qu'on quitte la route principale, les pistes qui traversent les villages sont trouées d'énormes nids de poules, mais les Lada que nous croisons s'en accommodent, chargées de pastèques ou de bottes de paille.
En quittant Goris, nous étions sur un haut plateau, nous redescendons dans un paysage de gorges et de montagnes. A Halidzor, petit village où chevaux et poules campent au milieu de la piste, nous demandons notre route (par gestes et en montrant notre carte écrite en arménien). Lazer, vieux bonhomme à l'air rusé, nous invite chez lui : "Francia ! Générhal de Gaulle ! Jack Tchirhac ! Nicolaï ...? ! schnaps !"
Le paysage nous rappelle certaines montagnes corses,
sauf pour les villages ici plus étalés et sans église.
Car s'il est vrai que l'Arménie est un pays chrétien, à bien y réfléchir, quasiment aucun des villages traversés n'en possède une, du moins encore en service. Il n'y a pas réellement de centre de village plus dense, mais plutôt des rassemblements de maisons le long de pistes en mauvais état avec une école et une mairie, souvent construites en dur (tuf rose); mais pas de place centrale avec des commerces.
Le schnaps, ce sera peut-être pour le retour, car pour l'instant, nous allons à Tatev
et là encore, il faut compter en temps et non pas en distances.
Gorges du Vorotan et baigneurs au Pont du Diable (Satani Kamourdj)
dans les bassins d'eau thermale chaude.
Hélas ici aussi, les détritus coupent toute envie de baignade.
Tatev , enfin !
Comme vous le voyez, la foule ne se presse pas dans un des plus beaux
sites d'Arménie. Ici, c'est calme et volupté, y compris pour les marchands
d'eau et de cartes postales que nous avons dû réveiller.
Sur le chemin du retour, nous retraversons Halidzor. Lazer est là, sous le même arbre, son bâton à la main.
Cette fois, nous n'y échapperons pas. Nous stoppons la voiture et suivons notre hôte dans la cour de sa ferme. Le fils de Lazer hisse Jean-Baptiste sur son cheval en sine de bienvenue.
Notre arrivée crée une certaine effervescence dans la cour de Lazer: poules et gens accourent et nous saluent. Nous sommes bientôt installés sur la terrasse sous une tonnelle et la belle-fille de Lazer apporte en quelques minutes un succulent quatre-quarts, du thé, du jus d'abricots, des noix vertes confites, des sucreries orientales. L'hospitalité arménienne est une réalité, pas une creuse formule de guide touristique.
Nous communiquons grâce à l'aîné des petits-fils qui parle un peu anglais.
Au revoir, Lazer , et merci pour votre accueil !